mercredi 19 novembre 2008
Apprentissage, l'Orchidée
Peindre des estampes chinoises est relativement différent de la peinture occidentale, l'apprentissage des techniques de base est comme réapprendre non seulement à dessiner, mais même à tenir son pinceau, d'où un coté très "école primaire", ou on se retrouve à faire des traits sur du papier journal (pour ne pas gâcher de précieuses feuilles), ça peut être à la fois assez rébarbatif et frustrant, surtout pour les gens habitué à une méthodologie occidentale.
Beaucoup laissent tomber au début, tant le coté répétitif et peu expliqué de la démarche qui demande de la patience et un effort pour comprendre par soit même est contraire à nos habitudes du tout, tout de suite, et de la compréhension par une explication raisonnée, là il s'agit de copier des traits comme on ferait des A en cours préparatoire, assez frustrant de devoir désapprendre pour réapprendre.
Il y a une sorte de hiérarchie dans la difficulté des thèmes à traiter, le plus simple pour commencer étant en général l'orchidée, la première chose à maîtriser est l'épaisseur du trait pour en représenter les feuilles. Maîtrise de la pression du pinceau, du niveau d'encrage, de la courbe du tracé qui doit s'amincir harmonieusement en début et en fin de trait. La proximité entre la peinture et la calligraphie est évidente pour ceux qui la pratiquent en même temps ou en ont des notions, la méthode d'apprentissage de départ étant très semblable, la maitrise de l'épaisseur du trait.
La deuxième phase est beaucoup plus délicate, et bien plus interessante, il s'agit cette fois d'harmoniser les feuilles entre elle afin d'éviter les traits parrallèles, et de donner un équilibre entre le plein (l'encre des feuilles) et le vide (le papier vierge), c'est une étape ou la comparaison avec un modèle est presque indispensable, en faire une copie quasi conforme étant une première étape pour pouvoir imprimer en soit les mouvements du bras et du pinceau afin d'arriver à la courbe recherché.
L'apparente simplicité de l'orchidée relève en réalité d'un gros travail d'affinage et de suppression du superflue, une constante dans la peinture chinoise, simplicité sans simplisme, concision sans négliger les détails.
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